Roxane Ca'Zorzi

Que des histoires!

renard blanc sur tronc

Parfums d’arrière- saison

Tête de cerf (Rucervus eldi) sur fond noir

Entre brame du cerf, odeur de feuilles mortes et arbres flamboyants, l’automne est là.

« Le petit Tailleur » continue sa route. En duo avec Ludwine Deblon, j’aurai le plaisir de faire découvrir ses aventures, entre conte et ombres, à Mons et à Bruxelles.

« Peupler la Nuit », après sa prochaine résidence à Chiny, sera enfin prêt à se révéler au public. Cette plongée dans les forêts de la Grèce archaïque, mêlée de tentatives de se glisser, le temps d’un instant, dans la peau de l’animal, me tient particulièrement à coeur. Je suis impatiente de partager ces récits.

Les émissions radiophoniques « Des Récits et des Ondes », avec Michel Verbeek et Luisa Bevilacqua, sur Radio Campus 92.1 FM, se poursuivent tous les premiers mercredis du mois de 11 heures à midi, et nous permettent d’aborder diverses thématiques en lien avec l’oralité, à travers de belles rencontre avec des invités généreux.

Tandis que « le petit Tailleur » circule, que « Peupler la Nuit » se dévoile, le prochain spectacle, « Tatouages, histoires dans la peau », se rêve et se mature. Peu à peu, les premières étapes de ce nouveau voyage, oscillant entre récits, contes et témoignages, se concrétisent, comme une promesse d’aventure.

Notre territoire, notre chez-moi, alors, n’est pas tellement quelque chose que nous dirions « c’est à moi », mais ce morceau d’espace que chacun de nous transforme en y laissant un peu de soi: chez moi, ce n’est pas à moi, mais c’est moi.

Vinciane Despret, le chez-soi des animaux

Rêverie

Roxane avec Okami, le Husky des voisins

Après l’intensité de la fin de la saison passée, il fallait bien un été pour trouver le temps de découvrir ou approfondir des pistes anciennes ou nouvelles, pour plonger dans les récits de toutes sortes, sources d’inspiration, de mémoires et de rêves.

Peu à peu, la nouvelle saison approche. Elle s’annonce riche en retrouvailles et découvertes.

Les ateliers du « Bestiaire Magique » et de « Des contes et des ombres » reprennent bientôt grâce au soutien de La Culture a de la Classe et de la Ville de Bruxelles. Je suis curieuse de découvrir nos nouveaux apprentis sur le chemin des histoires.

Grâce à la bourse d’études du CIAS, je poursuis la formation éthologie de Natagora, une autre manière de raconter les animaux, complémentaire à ma pratique de conteuse et ancrée dans le prolongement d’Animis Mundi.

« Le petit Tailleur », dans sa nouvelle version, en duo avec Ludwine Deblon, poursuit son chemin et se fera découvrir notamment au Festival Chimères à Braine-le-Conte ou lors des « Enfants du livre » de la Ville de Mons.

Avec Luisa Bevilacqua et Michel Verbeek, nous avons la chance de nous lancer dans une nouvelle aventure, radiophonique cette fois. Tous les premiers mercredis du mois, de 11 h à midi, nous animerons l’émission « Des récits sur les ondes » sur Radio Campus, 92.1 FM. C’est un peu un rêve d’enfant qui se réalise.

Le prochain spectacle, « Peupler la Nuit », après une résidence à Chiny, se peaufine et s’apprête à se révèler sur scène. Entre éblouissements, blessures et tendresse, je suis impatiente de partager, enfin, ce périple dans les forêts de la Grèce archaïque.

Mais qu’y a t-il ici qui ne soit beau, ou qui soit douloureux?

Euripide, les Bacchantes

Cadeaux

Visages d'un homme et d'une femme. Sculpture Maori, Nouvelle Zélande.

En cette période, les ateliers battent leur plein. L’excitation monte alors que les finalisations approchent. Les premières promenades contées du « Bestiaire magique » se profilent, la projection des courts-métrages de « On se fait notre cinéma » se déroulera bientôt au Nova et les élèves en puériculture de De Mot-Couvreur répètent leur spectacle mêlant conte, récit de vie, chant et théâtre d’ombres. Je suis fière des participants de ces ateliers. C’est une grande chance de travailler avec eux. Leur confiance et leur engagement me touchent énormément. Un tout grand merci!

Le voyage d’étude en Nouvelle-Zélande a été une expérience puissante peuplée de belles rencontres. J’y ai trouvé une vraie générosité et la conviction de l’importance de la transmission de ces histoires reçues dont nous sommes « juste » dépositaires avant de les transmettre à ceux qui nous suivent. Et aussi des histoires d’oiseaux peuplant des forêts millénaires, de baleines généreuses, des contes de fiancée non-humaine, des récits de vie et des légendes de fantômes… Rien d’étonnant dans un pays où les arcs-en-ciel semblent dresser des ponts entre les montagnes, où la lune éclaire des chemins de fougères phosphorescentes et où l’on sent le coeur de la terre battre sous nos pas.

Maintenant, il sera temps de reprendre le travail sur « Peupler la Nuit », en travaillant ce futur spectacle sur scène lors d’une résidence d’artiste à Chiny. Et retrouver le plaisir de partager des histoires avec la « Marche des Conteurs » en Gaume, début juillet, sous la lumière d’un bel été.

Nous enverrons une flotte de cerfs-volants, griffonnés avec les mots du jour. Des cerfs-volants de mousseline délavée tendue sur des bâtons en croix lumineux, ornés de queues flottantes. Ils seront vus dérivant par dessus les nuages…

Patti Smith


Voyages

Cormoran de Nouvelle Zelande

Après la résidence d’écriture au BAMP pour le spectacle « Peupler la Nuit » , plongée dans les forêts épaisses de la Grèce de l’âge de bronze, c’est un voyage d’études et de rencontres en Nouvelle-Zélande qui approche.

C’est le moment de partir à la découverte de contes, mythes, récits de tradition maori, d’interroger un autre mode de relation à la nature. C’est le temps d’explorer un rapport différent entre les sociétés humaines et les « autres », quelles qu’elles soient, en s’émerveillant de cette diversité vivante et pleine d’âmes.

C’est aussi la chance de rencontrer des oiseaux légendaires, uniques. Ecouter leur chant, le bruissement des ailes, se pencher sur une trace de pattes ou une plume: de quoi nourrir « Ramages et plumages », des promenades contées « Animis Mundi », mêlant réel et imaginaire, et consacrées à la gent ailée.

C’est aussi le bonheur d’être le regard extérieur pour le prochain spectacle de Ludwine Deblon sur diverses Cosmogonies.

Je suis heureuse et émerveillée de voir s’approcher cette aventure.

Le monde est un vaisseau dans un voyage sans retour.

Herman Melville , « Moby Dick »

Contrées

Blaireau européen à l'étang la nuit

Bienvenue à toi , 2019!

Les premiers jours de l’année se déplient et je la devine, plus encore que la précédente, plongée dans « Animis Mundi ».

« Peupler la Nuit », si longtemps rêvé, ruminé, avance à petits pas sur le chemin de la création. Dans son sillage, d’autres univers émergent, prêts à être racontés à leur tour, en leur temps: les mystères de la survie à un long hiver, le fascinant terrier du blaireau, la vue puissante du faucon…

Les ateliers du « Bestiaire magique » de « La Culture a de la Classe » se poursuivent dans les 6 classes, les élèves enquêtent sur les animaux rencontrés au fil des histoires et choisissent le conte qu’ils ont envie de partager.

Enfin, la première de la nouvelle version du « Petit Tailleur » et ses séances scolaires approchent à pas de géant: ce sera à la Maison des Cultures et de la cohésion sociale de Molenbeek, les 31 janvier et 1er février.

Chaque espèce a sa propre perception du monde, et bon nombre d’espèces ont des capacités bien différentes des nôtres. Elles peuvent nous dévoiler l’inimaginable.

Bern Heinrich, « Survivre à l’Hiver »

Sur la trace…

Lynx jouant dans la neige

Après l’ivresse et la course d’un automne tellement solaire, avec les premiers craquements du froid, c’est bon de s’arrêter un instant et de savourer le plaisir d’explorer les fascinations de toujours.

Après un stage jeune public et deux bancs d’essai pleins de promesses pour « Le Petit Tailleur », la première de ce nouveau spectacle mêlant conte, ombres et masque avance à grands pas.

« Peupler la nuit », cette tentative de se glisser, par instants, même en étant conscient de l’illusion, dans la peau de l’animal pour partager avec lui la narration d’une histoire, se concrétise peu à peu. Une résidence d’écriture au BAMP permettra bientôt de mieux en cerner les contours. Si cette plongée dans la nuit vivante s’annonce plus mythologique et archaïque que prévu, c’est sans surprise que masque et renarde s’y invitent.

Animis Mundi se poursuit donc, amenant avec lui des voyages, des rencontres et invitant parfois à de nouveaux projets, à se pencher sur d’autres traces.

« Surtout, ne pas lâcher la trace! Ce que nous apprend l’art du pistage, c’est à ne pas perdre ce que l’on ne possède pas. » (V. Despret in « Sur la piste animale » de B. Morizot)

Nouvelle saison

Chauve-souris

L’été a été si plein que le temps a filé comme l’éclair. Déjà la rosée mouille l’herbe du matin, l’automne est proche: la nouvelle saison commence.

La résidence consacrée au répertoire, au moulin de Colombier, en compagnie de Jean Porcherot, a fourni de nouvelles pistes et indices pour « Animis Mundi ».

Le projet suit sa route, trace après trace. Une promenade contée au Musée de zoologie de l’ULB s’annonce, le spectacle « A la tombée de la nuit » se transforme en « Peupler la nuit », trouve peu à peu ses habitants et se mûrit comme un rêve, entre conte et mythologie.

Les ateliers du Bestiaire, projet « La Culture a de la classe », reprennent bientôt pour six classes bruxelloises.

L’autre projet de la rentrée c’est « Le petit tailleur ». J’ai le plaisir d’intégrer ce spectacle de Ludwine Deblon et d’y travailler en duo pour une toute nouvelle version. Du conte, des ombres, du masque et une question: « Quelle est ma place? »

Voyages, encre, poésie lyrique…  Avec d’autres projets encore, cette nouvelle saison s’annonce riche en découvertes.

« Notre aptitude à vivre par procuration est infinie: si vous éprouvez suffisamment d’empathie à l’égard d’un martinet, soit vous en deviendrez un, soit (ce qui revient peut-être au même) ses virevoltes autour du clocher de l’église vous réjouiront tellement que peu vous importera de ne pas en être un. » (C. Forster, « Dans la peau d’une bête »)

Un été inspirant

Ilas, le bouc de l'Ecomuséé du Véron

A peine de retour d’une merveilleuse résidence d’artistes à l’Ecomusée du Véron, dans le cadre du projet « Animis Mundi » avec Ludwine Deblon, j’essaie de faire le point sur toutes les pistes soulevées lors de ce séjour.

Deux promenades contées inspirées par le bocage, lieu emblématique d’une action de l’homme sur la nature, ont été présentées à l’issue de la semaine de travail. Les deux balades tournaient autour de la notion de frontière: celle entre nocturne et diurne pour la première, et celle, plus floue encore, entre « domestique » et « sauvage » pour la seconde.

C’était aussi l’occasion de lancer les premières pistes de travail pour le spectacle « Animis Mundi, à la tombée de la nuit », entre observation des animaux, senteurs du marais, écoute de la nuit…

Gisant de Aliénor d'AquitaineEt la présence toute, toute proche de l’abbaye de Fontevraud où j’ai eu le bonheur de saluer le gisant de la passionnée et passionnante Aliénor. Comme un rappel du projet avec Michel Verbeek sur la poésie lyrique du 12 et 13 éme siècle et sur les « vidas », leurs troublants échos pleins de vie et de contradictions.

Et une autre rencontre encore au sujet d’un projet encré dans mes envies mais prévu pour plus tard…

Comme si tous les rêves se rencontraient au même lieu en même temps!

Très bientôt, « Tigre, Tigre! » sera au Festival du Conte de Chiny.

Et une autre résidence d’artiste autour du projet « Animis Mundi » s’annonce, à Saint-Etienne cette fois. Quel bel été!

« Je fais un chant de pur néant: il n’est de moi ni de nul autre, il n’est d’amour ni de jeunesse, ni de rien d’autre, puisqu’il fut trouvé en dormant sur un cheval. » Guillaume IX

Magie des ateliers

lynxCes dernières semaines ont été rythmées par les préparations et répétitions des différents ateliers.

Le projet d’initiation au conte mené en duo avec Marie-Noëlle Baquet, en collaboration avec la DAS, l’Institut De Mot-Couvreur et la Maison du Conte, s’est terminé. Sept jeunes filles, étudiantes en puériculture, ont raconté à un public d’enfants de classes maternelles. Elles ont accepté de découvrir l’univers du conte, de (se) faire confiance, de se lancer.

La classe d’Astrid avec laquelle j’ai travaillé dans le cadre de « On se fait Notre Cinéma », un projet « La Culture a de la Classe » mené par Cinédit a inventé une histoire qui fait rêver: une aventure sous-marine, un trésor, un cimetière au bord de l’océan… et ils ont réalisé le court-métrage d’animation avec énergie et enthousiasme. Ce 23 juin, c’est le moment de la projection, en public, sur grand écran, au Cinéma Nova.

Les 6 classes du « Bestiaire Magique », un projet « La Culture a de la Classe » mené  par l’ASBL De Capes et de Mots, ont chacune préparé une promenade contée qu’ils ont offerte à leur classe de correspondants. Ce 18 juin, c’est la clôture festive du Bestiaire! C’était un grand moment d’émotion de (re)découvrir les histoires à travers eux. Des loups généreux, des crocodiles sournoises, des crapauds venimeux, des amoureux empoisonnés… les enfants se sont appropriés les contes avec tout leur coeur, puisant dans leurs souvenirs et leur imagination. Ils ont eu le courage d’aller à la rencontre du public.

Je suis très fière du travail de tous ces élèves avec qui j’ai eu la chance de travailler cette année.

Et avec l’été, les spectacles, les résidences de création, les projets reviennent, comme les chauve-souris qui dansent dans le ciel étoilé.

« Le courage c’est quand on a peur mais qu’on y va quand même » (Neil Gaiman, « Coraline »)

La beauté de la Crue

Statues en bord du Saint-Laurent, Mont-Joli (Québec)

A peine revenue de Mont-Joli, au Québec, et du festival « La Crue des Mots », je me rends compte de la chance que cela a été de participer à une telle expérience.

Des ateliers dans les écoles de la région, des spectacles, une tempête, de la neige, beaucoup d’énergie mais surtout de la générosité et une envie de partager la culture. Merci à André Lemelin, à Denis Massé et à Isabelle Larouche pour ce Cabaret conté où l’écoute,la simplicité, la découverte et l’échange étaient tellement présents. Merci à Jérôme et Marie pour la bulle de papier découpé pleine de musique et de légèreté. Merci à l’équipe du CLAC , organisatrices pleines d’idéal. Et puis il y a aussi eu le bonheur de l’amitié, les plongeons d’un phoque dans le fleuve, les traces d’une mouffette sur la plage… un apaisement.

Au retour, pas de temps vides: c’est le moment où les ateliers de « La Culture a de la Classe » battent leur plein, les tournages et les promenades contées approchent à toute allure.

Et l’été, avec ses spectacles et ses résidences de création, arrive aussi, comme une promesse.

« C’était beau, d’une beauté ni trop sauvage ni trop domestique, de cette beauté qu’on aime quand il neige calmement sur toutes les étendues posées douces devant soi. » (J.Désy, « Le coureur de froid »)

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