Que des histoires!

renard blanc sur tronc

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Havre d’automne

Livré posé sur une tombe au cimetière de Dieweg

Octobre, déjà…

Les différents projets et spectacles poursuivent leur chemin, se transforment au gré des rencontres et des sensations, comme animés d’une vie propre qui les poussent à s’épanouir à leur rythme.

« Mon sang coule dans tes veines », en duo avec Julie Boitte, expérimente une adaptation scénique. Au début du processus de création, quand nous avons initié ce voyage dans le temps à la rencontre de nos siècles de prédilection, nous avions l’impression que nos héroïnes, si vives et fascinantes, avaient besoin d’espace pour se déployer. Nous pouvions les convoquer mais elles ne tolèreraient aucune entrave: le ciel, un lac, des ruines ou une forêt étaient les lieux où leur énergie puissante pouvait rayonner.

Maintenant, c’est comme si à force de les rencontrer, de vibrer et vivre avec elles, nous avions atteint une connexion plus intime. Nous avons envie d’inviter à embarquer dans notre voyage dans le temps autant en extérieur dans des lieux de mémoire que dans le cocon d’une salle. Nous savons déjà que ce jeu d’échos entre ces deux formes et ces deux énergies sera riche de découvertes et d’émotions. Une résidence à Chiny-Cité des Contes nous permettra d’explorer cela tout bientôt.

Je participe prochainement à un stage d’initiation à la prise de son dans le documentaire radio organisé par l’Atelier de Création Sonore Radiophonique (ACSR) . Une autre façon d’explorer cette fascination pour les ondes qui s’invite en moi. Une façon aussi évidemment de partir une fois de plus à la rencontre de Robert Desnos, de questionner le lien entre « J’ai tant rêvé de toi », fiction radiophonique et « Perdre ta réalité? », récit de vie scénique.

Quant à « Territoires », en duo avec Ludwine Deblon, la première étape: « les Alliés » est inspirée de l’Archéoparc de la Malagne. La création se profile comme un de ces clichés qui, à l’inverse d’un instantané, s’obtient par une très longue exposition à la lumière. Transposé à la littérature orale, on pourrait dire que ça consiste à se laisser imbiber par un lieu à travers le temps, à rêver, à laisser se mêler les sons et les senteurs… Je sais déjà que quelques bribes de récit qui y seront esquissés se développeront pleinement plus tard, dans un autre rêve.

Sinon, il y a « A/ENCRER » qui continue sa récolte d’histoires, se laissant porter par ces pigments qui marquent corps et âmes. Il y aura le plaisir de présenter des séances et animer un débat au Festival Filem’On, il y a les ateliers du Bestiaire Magique qui recommencent et les projections de « Schmerling, une étincelle de lumière » au Festival de la Narbonnaise qui approchent: un archipel d’éclats de joie.

La seule chose qui serait pire que d’avoir été cerné par des sirènes, ce serait de devoir se résigner à l’idée que c’étaient point des sirènes

Dominique Scali, les marins ne savent pas nager

Vivace

Sceau de Salomon

Cela fait si longtemps…
Comme si d’écueils en échos, le temps s’était déformé.
Ne pas se sentir en dormance pourtant. Plutôt avoir l’impression d’être une plante vivace, le coeur plongé dans le sol, qui résiste, persiste. Prête à surgir, comme l’iris au printemps, impatiente de savourer à nouveau le retour de la chaleur.
Je songe avec joie aux beaux projets qui germent.

Dans le cadre d' »Un futur pour la Culture », De Capes et de Mots s’engage sur le chemin du compagnonnage avec le Cedarc-Musée du Malgré Tout.
C’est une année d’exploration dans le territoire de l’entre Sambre et Meuse qui commence. Cette plongée, parfois à travers des temps très anciens, ouvre à tant de rencontres. Que celles-ci soient humaines, végétales ou animales, peu à peu, elles nous amènent à changer de regard.

Il y a les les émissions « Des récits et des ondes » qui, sur Radio Campus, apportent chaque mois le plaisir des retrouvailles, des partages et des discussions. Cela a été particulièrement précieux lors de ce long hiver.

Un projet né un peu par surprise, ébauché en duo, comme dans un cocon, sera bientôt hébergé lors d’une résidence d’artiste sur un site classé invitant à la rêverie.

Les ateliers du » Bestiaire Magique », de « On se fait notre Cinéma » et « Des Contes et des Ombres » ont bien lieu dans les classes. Il y a eu des bouleversements, des adaptations… Nos rires et sourires sont parfois masqués mais chacun de ces moments a été savouré comme une fête.

Enfin, « Un petit supplément d’âme » a reçu une aide au projet pluriannuelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce projet s’inscrit dans la continuité de la démarche entamée lors d’Animis Mundi. Si Animis Mundi interrogeait le rapport de l’Humain avec les autres Vivants, « Un petit supplément d’âme » se penchera sur ce qui renforce l’envie de vivre, un bagage d’émerveillement pour des temps difficiles. La notion de résilience y est centrale.

Il y aura des spectacles, des ateliers, du collectage,des promenades contées… Trois grands axes se préparent: « Tatouages, histoires dans la peau », « Rêver Desnos » et « Territoire ». Bien sûr, le calendrier du projet est sens dessus dessous! Mais des collaborations passionnantes se nouent, de belles personnes embarquent pour cette nouvelle aventure où traces et cicatrices sont racontés comme autant de bijoux.

Voir un monde dans un grain de sable,
Et un paradis dans une fleur sauvage.
Tenir l’infinité dans la paume de ta main
Et l’éternité dans une heure.

William Blake, « Auguries of innocence »



Projections rêvées

Cabine de projection du CInéma Nova

Petite parenthèse cinéma en ce milieu d’automne.

D’abord avec la reprise des ateliers « On se fait notre Cinéma » par Smala Cinéma, projet auquel j’ai la chance de collaborer depuis sa création. Quel frisson d’entendre les enfants des classes participantes applaudir et scander « Buster Keaton » à l’issue de la séance de « Sherlock Junior » organisée pour eux au Cinéma Nova.

Ensuite avec une participation au film documentaire « Le sel de nos nuits » de Bertrand Leclipteux. Avec Ludwine Deblon, nous avons présenté les séquences en ombres des contes qui sont insérés dans le film et avec Michel Verbeek, nous avons enregistré les histoires. Ce documentaire explore le thème du sommeil et de l’accompagnement des touts petits et j’étais très heureuse de l’intégrer, de même que je suis très impatiente de le découvrir bientôt sur écran.

Sinon, « Le Petit Tailleur » poursuit son chemin, les émissions radios « Des récits et des ondes » continuent sur Radio Campus tous les premiers mercredis du mois de 11 heures à midi, et le spectacle « Peupler la Nuit » ainsi que les autres projets liés à Animis Mundi éclosent tendrement.

Les cinémas de la rue de la Gaîté, où l’on applaudit, où l’on siffle, où l’on hurle et où l’on sait se taire de façon à entendre battre les coeurs dans le silence…

Robert Desnos

Rêverie

Roxane avec Okami, le Husky des voisins

Après l’intensité de la fin de la saison passée, il fallait bien un été pour trouver le temps de découvrir ou approfondir des pistes anciennes ou nouvelles, pour plonger dans les récits de toutes sortes, sources d’inspiration, de mémoires et de rêves.

Peu à peu, la nouvelle saison approche. Elle s’annonce riche en retrouvailles et découvertes.

Les ateliers du « Bestiaire Magique » et de « Des contes et des ombres » reprennent bientôt grâce au soutien de La Culture a de la Classe et de la Ville de Bruxelles. Je suis curieuse de découvrir nos nouveaux apprentis sur le chemin des histoires.

Grâce à la bourse d’études du CIAS, je poursuis la formation éthologie de Natagora, une autre manière de raconter les animaux, complémentaire à ma pratique de conteuse et ancrée dans le prolongement d’Animis Mundi.

« Le petit Tailleur », dans sa nouvelle version, en duo avec Ludwine Deblon, poursuit son chemin et se fera découvrir notamment au Festival Chimères à Braine-le-Conte ou lors des « Enfants du livre » de la Ville de Mons.

Avec Luisa Bevilacqua et Michel Verbeek, nous avons la chance de nous lancer dans une nouvelle aventure, radiophonique cette fois. Tous les premiers mercredis du mois, de 11 h à midi, nous animerons l’émission « Des récits sur les ondes » sur Radio Campus, 92.1 FM. C’est un peu un rêve d’enfant qui se réalise.

Le prochain spectacle, « Peupler la Nuit », après une résidence à Chiny, se peaufine et s’apprête à se révèler sur scène. Entre éblouissements, blessures et tendresse, je suis impatiente de partager, enfin, ce périple dans les forêts de la Grèce archaïque.

Mais qu’y a t-il ici qui ne soit beau, ou qui soit douloureux?

Euripide, les Bacchantes

Cadeaux

Visages d'un homme et d'une femme. Sculpture Maori, Nouvelle Zélande.

En cette période, les ateliers battent leur plein. L’excitation monte alors que les finalisations approchent. Les premières promenades contées du « Bestiaire magique » se profilent, la projection des courts-métrages de « On se fait notre cinéma » se déroulera bientôt au Nova et les élèves en puériculture de De Mot-Couvreur répètent leur spectacle mêlant conte, récit de vie, chant et théâtre d’ombres. Je suis fière des participants de ces ateliers. C’est une grande chance de travailler avec eux. Leur confiance et leur engagement me touchent énormément. Un tout grand merci!

Le voyage d’étude en Nouvelle-Zélande a été une expérience puissante peuplée de belles rencontres. J’y ai trouvé une vraie générosité et la conviction de l’importance de la transmission de ces histoires reçues dont nous sommes « juste » dépositaires avant de les transmettre à ceux qui nous suivent. Et aussi des histoires d’oiseaux peuplant des forêts millénaires, de baleines généreuses, des contes de fiancée non-humaine, des récits de vie et des légendes de fantômes… Rien d’étonnant dans un pays où les arcs-en-ciel semblent dresser des ponts entre les montagnes, où la lune éclaire des chemins de fougères phosphorescentes et où l’on sent le coeur de la terre battre sous nos pas.

Maintenant, il sera temps de reprendre le travail sur « Peupler la Nuit », en travaillant ce futur spectacle sur scène lors d’une résidence d’artiste à Chiny. Et retrouver le plaisir de partager des histoires avec la « Marche des Conteurs » en Gaume, début juillet, sous la lumière d’un bel été.

Nous enverrons une flotte de cerfs-volants, griffonnés avec les mots du jour. Des cerfs-volants de mousseline délavée tendue sur des bâtons en croix lumineux, ornés de queues flottantes. Ils seront vus dérivant par dessus les nuages…

Patti Smith


Contrées

Blaireau européen à l'étang la nuit

Bienvenue à toi , 2019!

Les premiers jours de l’année se déplient et je la devine, plus encore que la précédente, plongée dans « Animis Mundi ».

« Peupler la Nuit », si longtemps rêvé, ruminé, avance à petits pas sur le chemin de la création. Dans son sillage, d’autres univers émergent, prêts à être racontés à leur tour, en leur temps: les mystères de la survie à un long hiver, le fascinant terrier du blaireau, la vue puissante du faucon…

Les ateliers du « Bestiaire magique » de « La Culture a de la Classe » se poursuivent dans les 6 classes, les élèves enquêtent sur les animaux rencontrés au fil des histoires et choisissent le conte qu’ils ont envie de partager.

Enfin, la première de la nouvelle version du « Petit Tailleur » et ses séances scolaires approchent à pas de géant: ce sera à la Maison des Cultures et de la cohésion sociale de Molenbeek, les 31 janvier et 1er février.

Chaque espèce a sa propre perception du monde, et bon nombre d’espèces ont des capacités bien différentes des nôtres. Elles peuvent nous dévoiler l’inimaginable.

Bern Heinrich, « Survivre à l’Hiver »

Nouvelle saison

Chauve-souris

L’été a été si plein que le temps a filé comme l’éclair. Déjà la rosée mouille l’herbe du matin, l’automne est proche: la nouvelle saison commence.

La résidence consacrée au répertoire, au moulin de Colombier, en compagnie de Jean Porcherot, a fourni de nouvelles pistes et indices pour « Animis Mundi ».

Le projet suit sa route, trace après trace. Une promenade contée au Musée de zoologie de l’ULB s’annonce, le spectacle « A la tombée de la nuit » se transforme en « Peupler la nuit », trouve peu à peu ses habitants et se mûrit comme un rêve, entre conte et mythologie.

Les ateliers du Bestiaire, projet « La Culture a de la classe », reprennent bientôt pour six classes bruxelloises.

L’autre projet de la rentrée c’est « Le petit tailleur ». J’ai le plaisir d’intégrer ce spectacle de Ludwine Deblon et d’y travailler en duo pour une toute nouvelle version. Du conte, des ombres, du masque et une question: « Quelle est ma place? »

Voyages, encre, poésie lyrique…  Avec d’autres projets encore, cette nouvelle saison s’annonce riche en découvertes.

« Notre aptitude à vivre par procuration est infinie: si vous éprouvez suffisamment d’empathie à l’égard d’un martinet, soit vous en deviendrez un, soit (ce qui revient peut-être au même) ses virevoltes autour du clocher de l’église vous réjouiront tellement que peu vous importera de ne pas en être un. » (C. Forster, « Dans la peau d’une bête »)

Magie des ateliers

lynxCes dernières semaines ont été rythmées par les préparations et répétitions des différents ateliers.

Le projet d’initiation au conte mené en duo avec Marie-Noëlle Baquet, en collaboration avec la DAS, l’Institut De Mot-Couvreur et la Maison du Conte, s’est terminé. Sept jeunes filles, étudiantes en puériculture, ont raconté à un public d’enfants de classes maternelles. Elles ont accepté de découvrir l’univers du conte, de (se) faire confiance, de se lancer.

La classe d’Astrid avec laquelle j’ai travaillé dans le cadre de « On se fait Notre Cinéma », un projet « La Culture a de la Classe » mené par Cinédit a inventé une histoire qui fait rêver: une aventure sous-marine, un trésor, un cimetière au bord de l’océan… et ils ont réalisé le court-métrage d’animation avec énergie et enthousiasme. Ce 23 juin, c’est le moment de la projection, en public, sur grand écran, au Cinéma Nova.

Les 6 classes du « Bestiaire Magique », un projet « La Culture a de la Classe » mené  par l’ASBL De Capes et de Mots, ont chacune préparé une promenade contée qu’ils ont offerte à leur classe de correspondants. Ce 18 juin, c’est la clôture festive du Bestiaire! C’était un grand moment d’émotion de (re)découvrir les histoires à travers eux. Des loups généreux, des crocodiles sournoises, des crapauds venimeux, des amoureux empoisonnés… les enfants se sont appropriés les contes avec tout leur coeur, puisant dans leurs souvenirs et leur imagination. Ils ont eu le courage d’aller à la rencontre du public.

Je suis très fière du travail de tous ces élèves avec qui j’ai eu la chance de travailler cette année.

Et avec l’été, les spectacles, les résidences de création, les projets reviennent, comme les chauve-souris qui dansent dans le ciel étoilé.

« Le courage c’est quand on a peur mais qu’on y va quand même » (Neil Gaiman, « Coraline »)

La beauté de la Crue

Statues en bord du Saint-Laurent, Mont-Joli (Québec)

A peine revenue de Mont-Joli, au Québec, et du festival « La Crue des Mots », je me rends compte de la chance que cela a été de participer à une telle expérience.

Des ateliers dans les écoles de la région, des spectacles, une tempête, de la neige, beaucoup d’énergie mais surtout de la générosité et une envie de partager la culture. Merci à André Lemelin, à Denis Massé et à Isabelle Larouche pour ce Cabaret conté où l’écoute,la simplicité, la découverte et l’échange étaient tellement présents. Merci à Jérôme et Marie pour la bulle de papier découpé pleine de musique et de légèreté. Merci à l’équipe du CLAC , organisatrices pleines d’idéal. Et puis il y a aussi eu le bonheur de l’amitié, les plongeons d’un phoque dans le fleuve, les traces d’une mouffette sur la plage… un apaisement.

Au retour, pas de temps vides: c’est le moment où les ateliers de « La Culture a de la Classe » battent leur plein, les tournages et les promenades contées approchent à toute allure.

Et l’été, avec ses spectacles et ses résidences de création, arrive aussi, comme une promesse.

« C’était beau, d’une beauté ni trop sauvage ni trop domestique, de cette beauté qu’on aime quand il neige calmement sur toutes les étendues posées douces devant soi. » (J.Désy, « Le coureur de froid »)

A la rencontre…

Faucon pèlerinPrès de chez moi, un couple de faucons pèlerins s’est installé dans l’horloge de l’église. Depuis quelques jours, leurs cris rauques résonnent dans l’air. Leurs silhouettes planent dans le ciel, se précipitent en vol piqué…

Les faucons seront bien présents dans le projet « Animis Mundi ». En plus des chroniques , des ateliers et des promenades, il serait étonnant qu’ils ne traversent pas « A la tombée de la nuit », le prochain spectacle. J’attends avec impatience la première résidence de l’été  et sa mise en chantier.

D’ici là, c’est le plaisir de participer au Festival « La Crue des Mots« , dans la région du Bas Saint-Laurent, au Québec, qui s’annonce. Une semaine d’ateliers, de discussions et de spectacles autour des littératures orales et écrites. Du conte mais aussi de la poésie, du slam, du chant… beaucoup de rencontres, d’échanges et surtout de plaisir.

« L’os survit toujours à la plume » (« Lavondyss », Robert Holdstock)

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