Que des histoires!

renard blanc sur tronc

Catégorie : Spectacles Page 2 of 6

Plongées

L’été est passé, à la vitesse de l’instant, toujours à voyager dans le temps, à rêver, parfois sans tenter de démêler le songe de la réalité. La frontière entre les deux est si mouvante et émouvante qu’il est passionnant d’y trainer.

« Mon sang coule dans tes veines » sera raconté le 25 septembre au Cimetière du Dieweg, à Uccle, et d’autres rendez-vous se profilent dans des lieux enchanteurs. Julie Boitte et moi partageons nos rencontres, à travers nos siècles de prédilection, 19ème siècle gothique et 12ème siècle rayonnant, avec ces héroïnes qui nous fascinent et dont l’énergie nous soutient au quotidien. Et c’est une expérience toujours aussi forte.

Les projets de « Un petit supplément d’âme » poursuivent leurs trajectoires. Avec Elise Argouarc’h, pour A/ENCRER, nous continuons la collecte de récits liés au tatouage. À l’instar des marins présents dans certaines des histoires, nous dressons la carte des étapes de ce voyage à fleur de peau.

Avec Ludwine Deblon, il y a eu une résidence d’artistes à l’Archéoparc de la Malagne. Entre immersion, expérimentations et recherches, celle-ci a permis d’avancer dans ce premier épisode de « Territoires »: « Les Alliés ». Il y sera notamment question de domestication, de mythologie. Ludwine explore avec joie ces temps anciens, renouant avec ses passions archéologiques. Moi, je me plonge dans un regard ambré et me perds, le cœur battant, dans ce lien si vibrant qui nous relie au chien. Les points de vue se rejoignent pourtant, le travail s’annonce intense.

Toujours dans ce cadre archéologique, ça a été une douce surprise d’apprendre que « Schmerling, une étincelle de lumière », le court-métrage d’animation réalisé l’été passé pour les « Mémoires parallèles du Malgré-Tout » dans le cadre d’Un Futur pour la Culture, sera présenté au Festival du film archéologique de Rochefort et est sélectionné en compétition officielle du Festival de Narbonne. Imaginer que l’histoire de ce précurseur un peu oublié puisse être partagée grâce à cela me touche beaucoup.

Quant à raconter Desnos, il s’agit maintenant d’une quête en deux parties indépendantes mais complémentaires. « J’ai tant rêvé de toi », fiction radiophonique, dressera le portrait d’une histoire d’amour imaginaire à travers le temps tandis que « Perdre ta réalité? » envisagera le récit de vie et l’œuvre poétique, dépassant presque l’imaginaire.

Le stage Phonurgia « L’art des comédien.nes au micro » sous la direction de Benjamin Abitan a été une source de réflexion précieuse, une invitation à partir à la découverte du « langage cru » même et surtout si c’est une continuelle remise en question. Un lien vers un des exercices réalisés est disponible dans l’onglet radio.

Sinon, la figure de l’ondine est étonnamment présente dans mon travail ces derniers temps, surgissant parfois là où elle n’était pas attendue. Peut-être parce que plonger dans les récits, c’est comme se laisser porter par la vague, une même manière de savourer des instants suspendus au milieu de tendres écumes.

Chaque vivant reçoit sa propre intensité d’existence à la fois du fait d’en donner à d’autres et du fait d’en recevoir d’autres

Vinciane Despret, Autobiographie d’un poulpe

Ecume d’été

Avec le retour de l’été, c’est le moment où les rêves rayonnent plus fort encore, avec des vibrations solaires et un air de fête.

« Mon sang coule dans tes veines », la balade contée singulière en duo avec Julie Boitte a été racontée pour sa première au Festival interculturel du Conte de Chiny. C’était un moment de grande émotion, avec cette impression d’embarquer dans notre machine à remonter le temps et d’entraîner le public avec nous dans ce voyage vers nos siècles-refuges, auprès de ces héroïnes qui nous portent et nous inspirent. Merci encore à Catherine Pierloz qui nous a soutenues dans cette création, nous encourageant à laisser affleurer l’intime dans ces grandes histoires.

A/ENCRER, le spectacle sur le tatouage en duo avec Elise Argouarc’h a dévoilé sa première étape de travail, sortie de résidence, également à Chiny.
Là où nous aurions dû être deux sur scène, un sortilège puisant ses ressources dans les aléas administratifs et sanitaires a fait que j’étais seule. Mais en fait, pas vraiment « seule ». La voix d’Elise résonnait dans la salle et même si elle était au Québec, je la sentais à mes côtés. La présence bienveillante de notre regard extérieur, Capitaine Plume, était tangible, elle aussi. Ce spectacle mené dans le cadre de « Un petit supplément d’âme », grâce à l’aide au projet du CIAS connaît des débuts d’existence houleux mais avec tant de belles énergies à ses côtés qu’il garde le cap. C’était un instant émouvant et intense. Prochaine escale prévue dans 9 mois, au Québec, avec de nouvelles belles personnes qui nous rejoignenet dans cette intense traversée. D’ici-là, l’aventure et le travail continuent avec collectage, rêve et écriture…

Sinon, c’est un été studieux qui s’annonce. Avec d’une côté, une formation Phonurgia sur la voix dans la fiction radio à Dinard, dans un chateau battu par les vagues, tout près de la Grotte des Fées, un endroit où les frères Lumière ont réalisé leurs premiers essais. Autant d’évocations qui font battre mon coeur à toute allure. Et de l’autre, une résidence de recherche avec Ludwine Deblon pour « Territoires », un autre volet de « Un petit supplément d’âme ». Il sera question de mythologie et de domestication à l’Archéoparc de la Malagne.

Mais là, j’ai le projet de me laisser entraîner par les livres et l’écume, en vous souhaitant un été ivre de petits et grands éblouissements.

« Et la mer au soleil ne supporte que l’ombre que jettent les oiseaux aux ailes déployées »

Guillaume Apollinaire, Calligrammes

Explorations

Tout au long de cette étrange année, la Vallée du Viroin a été très présente dans mon imaginaire. Arpenter ce territoire, avec de Capes et de Mots, dans le cadre de « Un futur pour la Culture » a été un fascinant voyage dans le temps.

Après une année de recherches, de rencontres, de compagnonnage, ce 17 décembre, c’est le vernissage du projet « Mémoires parallèles » au Musée de Malgré-Tout, à Treignes. Ce sera le moment de dévoiler, avec joie et émotion, cette plongée narrative conçue sur mesure pour les collections permanentes du musée.

Ludwine Deblon et moi avons chacune eu nos coups de coeur parmi les objets exposés et les choix ont été difficiles. La statue d’Iverix nous a toutes les deux fort impressionnées mais elle nous a menées vers des errances bien différentes. Ma songerie m’a entraînée vers le Moyen-âge et les forêts de Bretagne, des contrées chères à mon âme.

Ces derniers jours de l’année offrent aussi le cadeau de raconter « Fondu enchaîné », avec Michel Verbeek, dans le cinéma l’Ecran, à Ath, lors des « NarrAthives« .

Alors que le feu crépite dans ma cheminée et que quelques flocons de neige tourbillonnent à la fenêtre, je rêve déjà aux prochaines aventures. C’est le moment de se consacrer aux projets du »Petit supplément d’âme » et de retrouver la profonde énergie qui pulse dans « Mon sang coule dans tes veines ». C’est le moment de continuer à s’émerveiller.

A s’endormir à la légère,
Au bruit des sources, sous le ciel,
Rêvant au rythme planétaire,
on plonge, gisant, dans la terre.
Et si jamais rêve au réel
Révéla secret ou mystère
C’est en dormant au bruit des eaux
Et du vent fermant ses ciseaux.

Calixto, Robert Desnos

« Odeur du temps… »

Squelette de Mégalocéros au Musée de Paléontologie à Paris

Cet été est passé, si vite, si intense, si empli de recherches et de rencontres qu’il semble presque irréel.
Pourtant, un peu comme lorsqu’on s’éveille d’un rêve d’océan, une petite algue étrangement lovée au creux de la main, les projets de ces derniers mois s’ancrent et s’épanouissent.

Le compagnonnage avec le Cedarc, dans le cadre d’Un Futur pour la Culture, est désormais dans la phase de finalisation. Un court-métrage et des capsules sonores ont été réalisées, avec Ludwine Deblon et en collaboration avec Smala Cinéma, pour créer ce « musée imaginaire » à parcourir en parallèle des collections permanentes du Musée du Malgré-Tout, à Treignes. Le court-métrage en particulier retrace la vie de Philippe-Charles Schmerling, dont on peut admirer le merveilleux Atlas des Cavernes. Après avoir passé des mois à récolter des documents, les lire, écrire le scénario, manipuler les superbes marionnettes créées par Ludwine, je me sens désormais étrangement proche de ce précurseur de la paléontologie. Lui avoir prêté ma voix me touche énormément.

Le projet ‘imprévu’, que j’avais évoqué lors des derniers billets, se précise. Il s’agit d’un duo conté avec Julie Boitte. Après deux résidences d’écriture (une à la Ferme rose, l’autre au Théâtre de la Parole) et une résidence artistique à Chiny, Mon sang coule dans tes veines a été partagé en public lors d’une sortie de résidence et lors du parcours d’artistes à Uccle. Nos deux héroïnes, la mienne, issue de l’histoire, de ce 12ème qui me fascine tant et celle de Julie, sortie de la littérature fantastique du 19ème, présentent des points de rencontres et d’étranges échos résonnent à travers leurs parcours. Toutes les deux, en tout cas, font encore vibrer les imaginations. Il y a d’autres résidences prévues au printemps et nous nous réjouissons de vous raconter leur histoire, que ce soit dans des ruines, des forêts, des cimetières ou autres lieux propices à la rêverie. Rendez-vous est déjà fixé en juin, au cimetière du Dieweg…

Le volet Biographies animales du projet Un petit supplément d’âme s’enrichit de nouveaux récits, au fil des rencontres et des recherches. Un coup de foudre pour un thylacine croisé en réalité augmentée lors de l’exposition Revivre à la Galerie de l’évolution de Paris sera sûrement, lui, à la base d’une séance consacrée aux animaux disparus.

Il y a aussi le plaisir de raconter à nouveau nos souvenirs cinéma lors d’une reprise de Fondu Enchaîné avec Michel Verbeek, et celui de retrouver les forêts anciennes de Passages lors de la deuxième édition du Festival Chimères, du 11 au 16 octobre: tout bientôt !

Sinon, entre ateliers et émissions radio, j’essaie de trouver le temps de profiter du soleil d’automne, avec un livre à la main et un thé parfumé, distraite par les déambulations d’un geai des chênes ébouriffé.

Les morts nous obligent à nous déplacer(…) ce sont, à la lettre, des géographes. Ils dessinent d’autres routes, d’autres chemins, d’autres frontières, d’autres espaces.

V.Despret, Au bonheur des morts

De nouveau fleurir

Roxane devant un iguanodon au Musée des Sciences Naturelles de Bruxelles

Cet été se place sous le signe des retrouvailles. C’est la joie de se retrouver lors de « In Situ » ou « Légendaire végétal », des formations qui aiguisent la perception et changent le regard. C’est savourer les nouvelles rencontres, qu’elles soient humaines, végétales ou animales, qu’elles naissent de discussions autour d’un verre ou surgissent au détour d’un sentier, dans le claquement sonore d’une aile déployée. C’est retrouver le plaisir de raconter, en vrai, les yeux dans les yeux!

C’est s’émerveiller de certains signes, nouer un lien avec le liseron, admirer d’un oeil neuf ce brin de genêt présent depuis si longtemps dans certaines des histoires que je raconte.

C’est aussi un été studieux, entre résidences d’écriture, de recherche et de création. Le compagnonnage avec le Cedarc se poursuit et mène vers des temps très lointains, auprès d’animaux préhistoriques disparus dont l’écho hante pourtant encore nos rêves.

Le projet imprévu se tisse peu à peu. Pour moi, cela veut dire plonger dans ce 12ème siècle qui me fascine depuis si longtemps, y croiser le vol de faucons et d’autours, rêver dans leur sillage.

« Un petit supplément d’âme » prend son envol, lui aussi… Des lectures, des rencontres et une résidence de recherche sont au programme de cet été.

D’ici là, je savoure chaque étape, chaque nouvelle rencontre comme une framboise imprévue au hasard d’un chemin.

« Puisqu’on voit de nouveau fleurir
les prés, et les vergers verdis,
S’égayer ruisseaux et fontaines,
Brises et vents;
Chacun doit donc goûter la joie
dont il jouit.

Guillaume d’Aquitaine, traduction Katy Bernard

Vivace

Sceau de Salomon

Cela fait si longtemps…
Comme si d’écueils en échos, le temps s’était déformé.
Ne pas se sentir en dormance pourtant. Plutôt avoir l’impression d’être une plante vivace, le coeur plongé dans le sol, qui résiste, persiste. Prête à surgir, comme l’iris au printemps, impatiente de savourer à nouveau le retour de la chaleur.
Je songe avec joie aux beaux projets qui germent.

Dans le cadre d' »Un futur pour la Culture », De Capes et de Mots s’engage sur le chemin du compagnonnage avec le Cedarc-Musée du Malgré Tout.
C’est une année d’exploration dans le territoire de l’entre Sambre et Meuse qui commence. Cette plongée, parfois à travers des temps très anciens, ouvre à tant de rencontres. Que celles-ci soient humaines, végétales ou animales, peu à peu, elles nous amènent à changer de regard.

Il y a les les émissions « Des récits et des ondes » qui, sur Radio Campus, apportent chaque mois le plaisir des retrouvailles, des partages et des discussions. Cela a été particulièrement précieux lors de ce long hiver.

Un projet né un peu par surprise, ébauché en duo, comme dans un cocon, sera bientôt hébergé lors d’une résidence d’artiste sur un site classé invitant à la rêverie.

Les ateliers du » Bestiaire Magique », de « On se fait notre Cinéma » et « Des Contes et des Ombres » ont bien lieu dans les classes. Il y a eu des bouleversements, des adaptations… Nos rires et sourires sont parfois masqués mais chacun de ces moments a été savouré comme une fête.

Enfin, « Un petit supplément d’âme » a reçu une aide au projet pluriannuelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce projet s’inscrit dans la continuité de la démarche entamée lors d’Animis Mundi. Si Animis Mundi interrogeait le rapport de l’Humain avec les autres Vivants, « Un petit supplément d’âme » se penchera sur ce qui renforce l’envie de vivre, un bagage d’émerveillement pour des temps difficiles. La notion de résilience y est centrale.

Il y aura des spectacles, des ateliers, du collectage,des promenades contées… Trois grands axes se préparent: « Tatouages, histoires dans la peau », « Rêver Desnos » et « Territoire ». Bien sûr, le calendrier du projet est sens dessus dessous! Mais des collaborations passionnantes se nouent, de belles personnes embarquent pour cette nouvelle aventure où traces et cicatrices sont racontés comme autant de bijoux.

Voir un monde dans un grain de sable,
Et un paradis dans une fleur sauvage.
Tenir l’infinité dans la paume de ta main
Et l’éternité dans une heure.

William Blake, « Auguries of innocence »



Souvenirs en vague

éclats de verre polis par les ondes sur une plage

Le rapport au temps continue d’être flou en ces jours étranges.

Je m’étonne du nombre de beaux souvenirs accumulés sur cet intervalle entre deux tempêtes immobiles. Je les garde précieusement, de la même manière que je collectionne les éclats de porcelaine trouvés sur le sable à marée basse, les rêvant rescapés de naufrages lointains.

J’ai eu la chance de raconter dans des endroits magnifiques et habités. La présentation festive des spectacles issus d’Animis Mundi au Musée des Sciences Naturelles de Bruxelles a été une joie un peu miraculeuse. Une séance de conte et broderie à Pierre, Papiers, Ciseaux, des promenades contées dans la Galerie de l’évolution et d’autres dans les Marolles ont rayonné du plaisir des rencontres.

Cela a été une chance aussi d’avoir l’occasion de réaliser la captation de « Passages » à Chiny, Cité des Contes, avec la belle équipe de Smala Cinéma.

Entre soupe , gâteau aux pommes et Orval, il y avait un petit parfum d’évasion ces jours-là.

Les émissions « Des récits et des ondes », avec Michel Verbeek et Luisa Bevilacqua continuent, avec des conditions parfois un peu chaotiques mais toujours avec plaisir. Vous les trouverez sous l’onglet « Radio ».

Là, à nouveau, le temps se met en pause. C’est le moment de plonger dans les recherches, de s’imprégner dans les nouvelles créations, de tenir à ce qui fait du bien, d’expérimenter, d’être éblouie par la saveur des mots de poèmes aimés dans ma bouche ou par la brillance de la carapace d’un coléoptère…

Tenter de rêver, encore!

Je parlais de sommeil à l’instant mais nous n’allons bien sûr pas seulement nous reposer, nous allons aussi nous transformer. Est-ce que je saurai le faire? Est-ce que ce sera difficile?Est-ce que ça signifiera aussi la volatilisation de tous les regrets?

Leena Krohn, Tainaron

Songer, encore

L’automne a une saveur étrange cette année. Je m’étonne presque qu’il soit là, comme d’habitude.

L’envie de célébrer est là, bien vivante.

Tout bientôt, Animis Mundi présente les nouvelles créations. L’émotion est grande, le coeur bat plus vite. C’est un lieu magique, le Musée des Sciences Naturelles de Bruxelles, qui accueille cette fête. Petite fille, c’était un de mes ancrages préférés: les iguanodons consolaient mes chagrins, je me perdais dans les allées et dans des songes préhistoriques.

C’est une joie énorme de partager ce projet dans cet endroit imprégné de souvenirs.

Bien sûr, l’aventure commencée avec Animis Mundi ne s’arrête pas là.
De nouvelles collaborations se révèlent, des rencontres, des complicités se nouent. L’envie d’explorer, de s’ouvrir à la rencontre, de savourer les nouvelles pistes s’inscrit dans cette période, en même temps que l’appel à ne pas résister à croquer des raisins mûrs, sucrés à outrance.

Les histoires ne se rencontrent pas que dans les paroles. Au détour d’une broderie, dans les lignes de la peau, au creux d’un rêve, elles se racontent partout.

Si nous ne dormons pas c’est pour guetter l’aurore, qui prouvera qu’enfin nous vivons au présent

Robert Desnos

Le temps de s’émerveiller

Hermine en hiver (Allemagne)

2020, te voilà déjà!

2019 a été tellement riche de découvertes, de voyages, de partages, d’ateliers, d’expériences que j’ai à peine eu le temps de t’entendre arriver. C’est maintenant que je me rends compte, avec délice, à quel point cette quête est infinie. C’est maintenant aussi, au terme de deux années intenses d’exploration, que vont se révéler certaines pistes suivies lors d’Animis Mundi.

Il y a les spectacles, bien sûr.

« Peupler la nuit », après sa longue maturation, est prêt à émerger de son cocon et à entamer un autre voyage, celui de la rencontre avec le public, hésitant même à changer de nom avant de franchir ce cap.

« Taonga », le spectacle de Ludwine Deblon et Evelyne Devuyst, pour lequel j’ai le plaisir d’être regard extérieur, s’apprête à nous faire voyager au coeur d’une terre vivante et précieuse.

Quant à « Passer l’hiver », spectacle jeune public en duo avec Ludwine, il raconte diverses stratégies par rapport à une des épreuves les plus rudes de la vie animale, la traversée de l’hiver. C’est l’occasion de croiser chevreuil, écureuil, hermine, chien, humain, campagnol et blaireau. C’est d’ailleurs le terrier de ce dernier qui est au centre de ce que nous espérons être un partage d’expériences et de sensations au coeur d’une histoire éthologique.

Il y a aussi les promenades contées « Animis Mundi » où, sur base de ce que nous croisons, nous mêlons contes, narration autour du vivant rencontré, souvenirs et anecdotes liés au lieu.

Les émissions radios « Des Récits et des Ondes » se poursuivent, elles aussi, sur Radio Campus, tous les premiers mercredis du mois, de 11 à 12 heures, et les premières sont même disponibles en podcast.

Cette année 2020, je veux la consacrer à prendre le temps. Le temps de savourer la naissance des nouveaux spectacles, de rêver à l’éclosion des prochains, à prendre plaisir aux rencontres…

Le temps de se perdre et de se retrouver au gré de poèmes lus et tant aimés, d’un parfum furtif ou le long des sillons d’un dessin encré dans la peau.

Je vous souhaite à vous aussi la douceur d’être ainsi bercé dans l’éblouissement d’instants magiques.

(…) d’aucuns faisaient promesse et profession de croquer le monde au cas par cas, s’efforçant de saisir les choses dans l’éclat de leur apparition, ourlées de la dentelle de l’instant, à jamais singulièrement belles.

Le détail du monde, R. Bertrand

Projections rêvées

Cabine de projection du CInéma Nova

Petite parenthèse cinéma en ce milieu d’automne.

D’abord avec la reprise des ateliers « On se fait notre Cinéma » par Smala Cinéma, projet auquel j’ai la chance de collaborer depuis sa création. Quel frisson d’entendre les enfants des classes participantes applaudir et scander « Buster Keaton » à l’issue de la séance de « Sherlock Junior » organisée pour eux au Cinéma Nova.

Ensuite avec une participation au film documentaire « Le sel de nos nuits » de Bertrand Leclipteux. Avec Ludwine Deblon, nous avons présenté les séquences en ombres des contes qui sont insérés dans le film et avec Michel Verbeek, nous avons enregistré les histoires. Ce documentaire explore le thème du sommeil et de l’accompagnement des touts petits et j’étais très heureuse de l’intégrer, de même que je suis très impatiente de le découvrir bientôt sur écran.

Sinon, « Le Petit Tailleur » poursuit son chemin, les émissions radios « Des récits et des ondes » continuent sur Radio Campus tous les premiers mercredis du mois de 11 heures à midi, et le spectacle « Peupler la Nuit » ainsi que les autres projets liés à Animis Mundi éclosent tendrement.

Les cinémas de la rue de la Gaîté, où l’on applaudit, où l’on siffle, où l’on hurle et où l’on sait se taire de façon à entendre battre les coeurs dans le silence…

Robert Desnos

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