C’est une période intense que celle-ci où les émotions fortes se succèdent. Il y a des moments de joie si éclatants que j’ai parfois l’impression d’avoir avalé un fragment de ce soleil d’été que j’aime tant.
Le Fonds d’Aide à la Création Radiophonique (FACR) soutient le projet de fiction « J’ai tant rêvé de toi ». Avec également l’appui précieux de l’ACSR (Atelier de Création sonore radiophonique), ce rêve éveillé devient bien tangible. L’histoire d’Ondine, lectrice amoureuse et de Desnos, le poète hippocampe, qu’elle cherche à rejoindre à travers le temps va pouvoir se déployer sur les ondes. Et je suis très, très émue à l’idée de réaliser cette fiction en compagnie de plein de belles personnes.
Début novembre, au festival du RAN (Rencontres archéologiques de la Narbonnaise), le court-métrage « Schmerling, une étincelle de lumière » a été projeté dans la superbe salle du Palais des Archevêques. Et a reçu le prix du court-métrage. Ce film a été réalisé, dans le cadre d’Un Futur pour la Culture, avec Ludwine Deblon et Smala Cinéma à un moment où la Vallée du Viroin était devenue notre seul horizon. Se pencher sur l’Atlas de Schmerling dans la vitrine du Musée du Malgré-Tout, ça avait donné l’envie qu’on s’attarde un peu plus sur ces pages jaunies, œuvre d’un précurseur hanté par ses recherches et un peu oublié. C’était beau d’entendre parler de lui après la projection.
Avec Julie Boitte, on a commencé le travail d’adaptation scénique de « Mon sang coule dans tes veines ». C’est un travail intense où nos singularités se croisent, se rencontrent mais avec la sensation de raconter ensemble. Une résidence de quelques jours à Chiny nous accueille prochainement et nous pourrons partager cela lors de la journée professionnelle de janvier.
Parfois, je me perds. En caressant une ammonite géante, en respirant l’odeur du goémon, en plongeant dans le regard d’un chien, en lisant un poème… Je ne sais plus où est l’ici et le maintenant, traversée par tant de souvenirs, de sensations. Peut-être parce que, voyageuse du temps, je suis toujours tellement touchée par l’éphémère, avec l’envie de contrer l’oubli. Mais quand même, je suis là, avec l’envie de raconter, de partager ces traversées émouvantes.
Dans la nuit il y a naturellement les sept merveilles du monde et la grandeur et le tragique et le charme.Les forêts s’y heurtent confusément avec des créatures de légende cachées dans les fourrés.
Robert Desnos, Á la mystérieuse