Que des histoires!

renard blanc sur tronc

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Cadeaux

Visages d'un homme et d'une femme. Sculpture Maori, Nouvelle Zélande.

En cette période, les ateliers battent leur plein. L’excitation monte alors que les finalisations approchent. Les premières promenades contées du « Bestiaire magique » se profilent, la projection des courts-métrages de « On se fait notre cinéma » se déroulera bientôt au Nova et les élèves en puériculture de De Mot-Couvreur répètent leur spectacle mêlant conte, récit de vie, chant et théâtre d’ombres. Je suis fière des participants de ces ateliers. C’est une grande chance de travailler avec eux. Leur confiance et leur engagement me touchent énormément. Un tout grand merci!

Le voyage d’étude en Nouvelle-Zélande a été une expérience puissante peuplée de belles rencontres. J’y ai trouvé une vraie générosité et la conviction de l’importance de la transmission de ces histoires reçues dont nous sommes « juste » dépositaires avant de les transmettre à ceux qui nous suivent. Et aussi des histoires d’oiseaux peuplant des forêts millénaires, de baleines généreuses, des contes de fiancée non-humaine, des récits de vie et des légendes de fantômes… Rien d’étonnant dans un pays où les arcs-en-ciel semblent dresser des ponts entre les montagnes, où la lune éclaire des chemins de fougères phosphorescentes et où l’on sent le coeur de la terre battre sous nos pas.

Maintenant, il sera temps de reprendre le travail sur « Peupler la Nuit », en travaillant ce futur spectacle sur scène lors d’une résidence d’artiste à Chiny. Et retrouver le plaisir de partager des histoires avec la « Marche des Conteurs » en Gaume, début juillet, sous la lumière d’un bel été.

Nous enverrons une flotte de cerfs-volants, griffonnés avec les mots du jour. Des cerfs-volants de mousseline délavée tendue sur des bâtons en croix lumineux, ornés de queues flottantes. Ils seront vus dérivant par dessus les nuages…

Patti Smith


Voyages

Cormoran de Nouvelle Zelande

Après la résidence d’écriture au BAMP pour le spectacle « Peupler la Nuit » , plongée dans les forêts épaisses de la Grèce de l’âge de bronze, c’est un voyage d’études et de rencontres en Nouvelle-Zélande qui approche.

C’est le moment de partir à la découverte de contes, mythes, récits de tradition maori, d’interroger un autre mode de relation à la nature. C’est le temps d’explorer un rapport différent entre les sociétés humaines et les « autres », quelles qu’elles soient, en s’émerveillant de cette diversité vivante et pleine d’âmes.

C’est aussi la chance de rencontrer des oiseaux légendaires, uniques. Ecouter leur chant, le bruissement des ailes, se pencher sur une trace de pattes ou une plume: de quoi nourrir « Ramages et plumages », des promenades contées « Animis Mundi », mêlant réel et imaginaire, et consacrées à la gent ailée.

C’est aussi le bonheur d’être le regard extérieur pour le prochain spectacle de Ludwine Deblon sur diverses Cosmogonies.

Je suis heureuse et émerveillée de voir s’approcher cette aventure.

Le monde est un vaisseau dans un voyage sans retour.

Herman Melville , « Moby Dick »

Contrées

Blaireau européen à l'étang la nuit

Bienvenue à toi , 2019!

Les premiers jours de l’année se déplient et je la devine, plus encore que la précédente, plongée dans « Animis Mundi ».

« Peupler la Nuit », si longtemps rêvé, ruminé, avance à petits pas sur le chemin de la création. Dans son sillage, d’autres univers émergent, prêts à être racontés à leur tour, en leur temps: les mystères de la survie à un long hiver, le fascinant terrier du blaireau, la vue puissante du faucon…

Les ateliers du « Bestiaire magique » de « La Culture a de la Classe » se poursuivent dans les 6 classes, les élèves enquêtent sur les animaux rencontrés au fil des histoires et choisissent le conte qu’ils ont envie de partager.

Enfin, la première de la nouvelle version du « Petit Tailleur » et ses séances scolaires approchent à pas de géant: ce sera à la Maison des Cultures et de la cohésion sociale de Molenbeek, les 31 janvier et 1er février.

Chaque espèce a sa propre perception du monde, et bon nombre d’espèces ont des capacités bien différentes des nôtres. Elles peuvent nous dévoiler l’inimaginable.

Bern Heinrich, « Survivre à l’Hiver »

Sur la trace…

Lynx jouant dans la neige

Après l’ivresse et la course d’un automne tellement solaire, avec les premiers craquements du froid, c’est bon de s’arrêter un instant et de savourer le plaisir d’explorer les fascinations de toujours.

Après un stage jeune public et deux bancs d’essai pleins de promesses pour « Le Petit Tailleur », la première de ce nouveau spectacle mêlant conte, ombres et masque avance à grands pas.

« Peupler la nuit », cette tentative de se glisser, par instants, même en étant conscient de l’illusion, dans la peau de l’animal pour partager avec lui la narration d’une histoire, se concrétise peu à peu. Une résidence d’écriture au BAMP permettra bientôt de mieux en cerner les contours. Si cette plongée dans la nuit vivante s’annonce plus mythologique et archaïque que prévu, c’est sans surprise que masque et renarde s’y invitent.

Animis Mundi se poursuit donc, amenant avec lui des voyages, des rencontres et invitant parfois à de nouveaux projets, à se pencher sur d’autres traces.

« Surtout, ne pas lâcher la trace! Ce que nous apprend l’art du pistage, c’est à ne pas perdre ce que l’on ne possède pas. » (V. Despret in « Sur la piste animale » de B. Morizot)

Nouvelle saison

Chauve-souris

L’été a été si plein que le temps a filé comme l’éclair. Déjà la rosée mouille l’herbe du matin, l’automne est proche: la nouvelle saison commence.

La résidence consacrée au répertoire, au moulin de Colombier, en compagnie de Jean Porcherot, a fourni de nouvelles pistes et indices pour « Animis Mundi ».

Le projet suit sa route, trace après trace. Une promenade contée au Musée de zoologie de l’ULB s’annonce, le spectacle « A la tombée de la nuit » se transforme en « Peupler la nuit », trouve peu à peu ses habitants et se mûrit comme un rêve, entre conte et mythologie.

Les ateliers du Bestiaire, projet « La Culture a de la classe », reprennent bientôt pour six classes bruxelloises.

L’autre projet de la rentrée c’est « Le petit tailleur ». J’ai le plaisir d’intégrer ce spectacle de Ludwine Deblon et d’y travailler en duo pour une toute nouvelle version. Du conte, des ombres, du masque et une question: « Quelle est ma place? »

Voyages, encre, poésie lyrique…  Avec d’autres projets encore, cette nouvelle saison s’annonce riche en découvertes.

« Notre aptitude à vivre par procuration est infinie: si vous éprouvez suffisamment d’empathie à l’égard d’un martinet, soit vous en deviendrez un, soit (ce qui revient peut-être au même) ses virevoltes autour du clocher de l’église vous réjouiront tellement que peu vous importera de ne pas en être un. » (C. Forster, « Dans la peau d’une bête »)

Un été inspirant

Ilas, le bouc de l'Ecomuséé du Véron

A peine de retour d’une merveilleuse résidence d’artistes à l’Ecomusée du Véron, dans le cadre du projet « Animis Mundi » avec Ludwine Deblon, j’essaie de faire le point sur toutes les pistes soulevées lors de ce séjour.

Deux promenades contées inspirées par le bocage, lieu emblématique d’une action de l’homme sur la nature, ont été présentées à l’issue de la semaine de travail. Les deux balades tournaient autour de la notion de frontière: celle entre nocturne et diurne pour la première, et celle, plus floue encore, entre « domestique » et « sauvage » pour la seconde.

C’était aussi l’occasion de lancer les premières pistes de travail pour le spectacle « Animis Mundi, à la tombée de la nuit », entre observation des animaux, senteurs du marais, écoute de la nuit…

Gisant de Aliénor d'AquitaineEt la présence toute, toute proche de l’abbaye de Fontevraud où j’ai eu le bonheur de saluer le gisant de la passionnée et passionnante Aliénor. Comme un rappel du projet avec Michel Verbeek sur la poésie lyrique du 12 et 13 éme siècle et sur les « vidas », leurs troublants échos pleins de vie et de contradictions.

Et une autre rencontre encore au sujet d’un projet encré dans mes envies mais prévu pour plus tard…

Comme si tous les rêves se rencontraient au même lieu en même temps!

Très bientôt, « Tigre, Tigre! » sera au Festival du Conte de Chiny.

Et une autre résidence d’artiste autour du projet « Animis Mundi » s’annonce, à Saint-Etienne cette fois. Quel bel été!

« Je fais un chant de pur néant: il n’est de moi ni de nul autre, il n’est d’amour ni de jeunesse, ni de rien d’autre, puisqu’il fut trouvé en dormant sur un cheval. » Guillaume IX

La beauté de la Crue

Statues en bord du Saint-Laurent, Mont-Joli (Québec)

A peine revenue de Mont-Joli, au Québec, et du festival « La Crue des Mots », je me rends compte de la chance que cela a été de participer à une telle expérience.

Des ateliers dans les écoles de la région, des spectacles, une tempête, de la neige, beaucoup d’énergie mais surtout de la générosité et une envie de partager la culture. Merci à André Lemelin, à Denis Massé et à Isabelle Larouche pour ce Cabaret conté où l’écoute,la simplicité, la découverte et l’échange étaient tellement présents. Merci à Jérôme et Marie pour la bulle de papier découpé pleine de musique et de légèreté. Merci à l’équipe du CLAC , organisatrices pleines d’idéal. Et puis il y a aussi eu le bonheur de l’amitié, les plongeons d’un phoque dans le fleuve, les traces d’une mouffette sur la plage… un apaisement.

Au retour, pas de temps vides: c’est le moment où les ateliers de « La Culture a de la Classe » battent leur plein, les tournages et les promenades contées approchent à toute allure.

Et l’été, avec ses spectacles et ses résidences de création, arrive aussi, comme une promesse.

« C’était beau, d’une beauté ni trop sauvage ni trop domestique, de cette beauté qu’on aime quand il neige calmement sur toutes les étendues posées douces devant soi. » (J.Désy, « Le coureur de froid »)

A la rencontre…

Faucon pèlerinPrès de chez moi, un couple de faucons pèlerins s’est installé dans l’horloge de l’église. Depuis quelques jours, leurs cris rauques résonnent dans l’air. Leurs silhouettes planent dans le ciel, se précipitent en vol piqué…

Les faucons seront bien présents dans le projet « Animis Mundi ». En plus des chroniques , des ateliers et des promenades, il serait étonnant qu’ils ne traversent pas « A la tombée de la nuit », le prochain spectacle. J’attends avec impatience la première résidence de l’été  et sa mise en chantier.

D’ici là, c’est le plaisir de participer au Festival « La Crue des Mots« , dans la région du Bas Saint-Laurent, au Québec, qui s’annonce. Une semaine d’ateliers, de discussions et de spectacles autour des littératures orales et écrites. Du conte mais aussi de la poésie, du slam, du chant… beaucoup de rencontres, d’échanges et surtout de plaisir.

« L’os survit toujours à la plume » (« Lavondyss », Robert Holdstock)

Animis Mundi

Blaireau dans la neige, Chorleywood Common (Hertfordshire, Royaume-Uni)Les journées s’allongent à pas de géants. Même si la lumière reste rare, l’envie de sortir de mon terrier, encore embaumé des parfums de frangipane et d’épices chaudes, revient. C’est le moment de repartir à la découverte: bienvenue à 2018!

L’année démarre sur une belle nouvelle aventure. Le dossier « Animis Mundi » de la Compagnie « De Capes et de Mots » a été accepté par la Fédération Wallonie Bruxelles. Il bénéficie d’une aide au projet de deux ans.

C’est l’occasion de se pencher sur les animaux des contes, d’en  suivre certains à la trace à travers cultures et époques. De tenter, lors de ces « tours du monde d’un animal », de se focaliser sur les regards humains portés sur l’animal mais aussi sur l’animal lui-même à travers ses sociétés et individualités.

Ce sera l’occasion aussi d’explorer des frontières mouvantes: diurnes, nocturnes, sauvages, domestiques, familiers, imaginaires…

Ce projet s’inscrit dans la continuité de la démarche entamée avec les spectacles « Tigre, Tigre! » et « A l’Ombre du Manguier ».

Le prochain spectacle, celui des rêveries animales, « A la tombée de la nuit » tentera de mêler regards humains et point de vue animal.

Mais une chronique, des ateliers et des promenades thématiques sont aussi au programme. Renards, faucons, vaches, abeilles,cerfs, blaireaux… beaucoup de rencontres en vue.

« Aborder le point de vue des animaux et décrire leurs mondes et leurs intelligences conduit à leur poser des questions de plus en plus pertinentes » (Dominique Lestel , « Révolutions animales »)

Soleil en terre…

Soleil en terreLes longues nuits, les premiers flocons dans le ciel gris, l’odeur de cire chaude des bougies… l’hiver est là!  Et j’ai l’impression de déjà recevoir des cadeaux.

« A l’ombre du Manguier », mon dernier spectacle, vient de bénéficier d’une création lumière, lors d’une résidence d’artiste à Chiny, Cité des Contes. Avec une grande simplicité, les éclairages renforcent les diverses ambiances de ces histoires, où les métamorphoses s’enchaînent et où l’apparence n’est qu’illusion.

A l’occasion du « Jour le plus court », festival du court-métrage, j’ai à nouveau l’occasion de jouer à mêler conte et cinéma. Le Phare accueillera en effet deux séances « Contes et Courts », une pour petite enfance par Lorie Strens et l’autre pour tout public à partir de 13 ans.  Celle-ci me tient particulièrement à coeur: ce sera le tout premier jet d’un futur spectacle consacré à Robert Desnos. Robert Desnos, merveilleux raconteur d’histoire, poète libre, tendre et passionné fantôme… cela fait si longtemps que ses poésies m’accompagnent. Je suis très émue d’avoir l’occasion de partager ce spectacle mêlant conte, poésies, courts-métrages et récit de vie .

Quant au prochain projet de spectacle, celui des rêveries animales, une future résidence  d’été à l’écomusée du Véron s’annonce et sera l’occasion d’avancer à la recherche de ce point de vue animal dans les contes.

« Parler des animaux, c’est encore témoigner de la manière dont l’homme les capture dans ses paroles » (C. Lévi-Strauss, « La pensée sauvage »)

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