Dans ces jours encore si courts, à l’orée de l’année nouvelle, je me retourne vers les moments passés. La magie a bien été présente ces derniers mois.
Il y a celle, précieuse entre toutes, des rencontres et des amitiés rayonnantes.
Il y a eu celle des lieux écrins qui accueillent et épaulent les créations en devenir dans toute la richesse de leur fragilité.
Il y a eu l’émotion d’évoquer ce lien si puissant au chien et au cheval en racontant Les Alliés au Plateau Avijl, lors de la nuit du solstice d’hiver, à la lueur des étoiles et des braseros.
Il y a eu les premières écoutes en public de J’ai tant rêvé de toi, la fiction radiophonique où les ondes du temps se mêlent permettant la rencontre de l’Ondine et de Desnos, son poète-hippocampe. À chaque fois, un flot de tendresse et de gratitude me submerge. Deux belles nouvelles accompagnent le projet tandis que les écoutes se poursuivent et que les diffusions radios commencent. La bande originale de la création a été créée par Antonin De Bemels et permet de retrouver les musiques dans leur intégralité. Et la fiction a été sélectionnée par l’ACSR pour être envoyée en festival à l’étranger. La voix du poète pourrait résonner au delà des frontières, convoquant la phosphorescence à travers les tempêtes.
Il y a eu la joie incrédule, avec Julie Boitte, de partager en public Nos Dames du Lac d’abord un extrait, puis tout le spectacle. Nous avons cherché nos héroïnes, la fée et la souveraine, nous avons observé leur reflet dans les miroirs de brumes, les flaques des cours boueuses des châteaux, à la surface du lac de Brocéliande là où les racines d’un arbre enlacent une pierre moussue. Nous les avons rêvées. Aidées par Claudine Glot, par Catherine Pierloz et Jeanne Ferron, nous avons saisi le fil du récit qui se faisait deviner et laissé l’histoire se tisser. C’est une histoire d’espoir, de sororité, où l’âge d’or réinventé bat au rythme de coeurs irradiants de tendresse qui se fait raconter. Et nous en sommes très heureuses.
Les Biographies animales prennent leur envol en ce début d’année, l’occasion lors de séances scolaires et tout public de raconter ces vies humaines et non-humaines, nourries de rencontres, uniques chacune à leur manière. Eric Baratay, professeur d’histoire à l’Université de Lyon et spécialiste de l’histoire animale aux époques moderne et contemporaine, accompagne l’évènement lors de conférences après les spectacles. C’est un grand plaisir de mêler ainsi les publics et les points de vue.
Pour l’année à venir, une chose est sûre: je veux garder ce qui fait tenir le cap à travers les tempêtes, je veux continuer de rêver à la beauté, à la tendresse, à l’éblouissement, à la lumière.
Everything is always changing, which means nothing can ever be hopeless. The battering rush of tides shapes and smooths rocks, carves out new lands.
(Tout est toujours changeant, ce qui veut dire que rien ne peut jamais être sans espoir. Le déferlement des marées façonne et lisse les roches, sculptant de nouvelles terres.)
The Deep, Rivers Solomon